Une zone blanche est une zone du territoire qui n'est pas ou que partiellement desservie par un réseau donné, plus particulièrement un réseau de téléphonie mobile ou par Internet. Entre un paysage couvert par les ondes et un paysage vide d'elles, à priori, aucune différence, si ce n'est les antennes. En Suisse, si les zones blanches existent encore, c'est dans une mesure carrément anecdotique et encore plus rares sont celles qui sont habitées. Il y a les grandes étendues forestières comme le Risoux, rive nord-ouest du lac de Joux. Une partie du glacier d'Aletsch et quelques sommets de la chaîne des alpes. Après le panda roux, la baleine bleue, l'ours polaire, le poisson lune, l'espadon, la perdrix grise, le criquet des torrents et toutes leurs consoeurs et confrères du règne animal mais aussi végétal, les zones où il n'est pas possible de téléphoner ou d'aller sur internet disparaissent, elles aussi. Et avec elles, une part de la biodiversité. Bientôt, chaque parcelle de la terre sera colonisée par notre espèce, chaque kilomètre carré, irrigué par les ondes, pour être sûr d'être toujours, partout, tout le temps, atteignable. Myriam a étudié les mots et Robert les sons. Tous deux ont grandi dans la même petite ville industrielle du Jura bernois. Leur première collaboration a découlé sur un court métrage intitulé l'Usine, dans lequel le grand-père de Myriam raconte sa vie à l'usine sur fond d'images d'archives tournées durant les vacances familiales. Au bord de l'onde est leur deuxième collaboration.